Je suis
dévastée. Je n’ai plus de cerveau, il ne me reste que des larmes.
Je n’ai pas
voulu y croire. Je n’ai pas eu le choix.
Tu étais
mon ami, mon grand frère, toi qui as fait tant et tant pour m’accueillir dans
un milieu qui est devenu une partie de ma famille, cette famille dans laquelle
tu étais entré à 14 ans, plein de passion et d’enthousiasme.
Tu étais le
plus grand des auteurs de SF français. Le plus personnel. Le plus fou.
Tu étais
couleur, psychotropes, rires et coups de gueule, sans jamais te prendre au
sérieux.
Tant de
souvenirs avec toi : ces heures passées à discuter, à Bruxelles, au
Plessis, à Chaville, à Cognac, en festival, sur la route, chez Michel, avec ou
sans micro. Cette fête pour tes 40 ans dans la maison vide, avec Norman,
Sylvie, les Brain Damage et une bande de belges déjantés. Ces séances de
cinéma, ces délires au téléphone, ces compils que tu m’as enregistrées. Nous
avons bu, dansé, fumé, ri, pleuré ensemble, refait le monde, réfléchi à la SF et à nos grands amours…
Tu étais
mon président, nous avons passé tant de temps à parler de bouquins, de l’histoire
de la SF et de la
littérature populaire, de nos influences, de nos coups de cœur comme de nos
coups de gueule. J’ai pris ta suite comme présidente du jury avec tant de fierté.
Tu me
manques.
Je t’aime.
Au revoir,
Roland.