lundi 5 mars 2012

Mon corps, ce traître !

2011 et 2012 n'ont pas été tendre avec moi.
Les gros problèmes d'argent se sont installés, avec toutes les angoisses qui les accompagnent et me minent doucement, il existe des solutions, c'est vrai mais elles ne me plaisent pas. Je rêve d'une nouvelle traduction, d'un boulot intéressant mais rien ne vient. J'ai adoré traduire La fille automate de Paolo Bacigalupi pour le Diable Vauvert mais ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de travailler sur un roman aussi merveilleux.
Mais, surtout, ma santé m'a joué des tours de plus en plus handicapants.
Tout a commencé avec mes intestins. Ils me compliquaient la vie depuis bien longtemps, je ne trouvais aucune solution, aucune aide médicale. J'ai donc pris les choses en mains et demandé des examens plus approfondis (ahum). Bien sûr, au départ, on n'a rien trouvé. Et mon généraliste ne m'a pas aidée. Enfin, un diagnostique a pu être posé. Colite collagène, une maladie auto-immune de vieille dame et un traitement régulier aux corticoïdes, joie.
Puis, suite à d'autres examens, une allergologue m'a envoyée chez une pneumologue. On détecte un peu d'asthme, on fait une radio, puis un scanner. Diagnostique : emphysème ! On serre les dents, on prend les nouveaux médicaments mais ça s'arrête là. Jusqu'à ce que je rencontre une infirmière spécialisée qui m'explique que mon médecin aurait pu aller bien plus loin. Nouveau pneumologue, nouvelle médication et bientôt, visites chez le kinésithérapeute pour réapprendre à respirer. Joie.
Plus tard, avec une rechute de la colite collagène, le nouveau gastro-entérologue décide de faire un nouvel examen. Diagnostique : intolérance aiguë au fructose. Résultat : un régime drastique où les fruits sont éliminés, les légumes limités, les sucres rationnés. On commence par un mois d'enfer, sans fructose, sans lactose, sans gluten et sans sucre du tout. Bonne nouvelle : je perds les quelques kilos pris et je retrouve une silhouette qui me plaît. Mais, le mois suivant, si on me permet à nouveau le lactose et le gluten, quelques légumes de plus, le couperet est tombé, tant de choses que je ne pourrai jamais plus manger.
Quelques semaines plus tard, cinq jours de souffrance, cinq heures aux urgence, début d'occlusion intestinale et fécalome. Visite d'urgence à la diététicienne, on me rajoute enfin quelques fruits... hors saison. Adieu mes ambitions locavores, si je veux tenir le coup, il faut que je mange des fruits rouges, ça n'arrange pas le porte-monnaie déjà à plat depuis fort longtemps.
Enfin, la semaine dernière, suite à quelques inquiétudes (bouffées de chaleur, absence de règles malgré un arrêt forcé de la pilule), je fais faire un bilan hormonal. Diagnostique : ménopause. A 43 ans.
Je vacille. Je déprime.
Je n'ai jamais voulu d'enfant, la ménopause est une assez bonne nouvelle, surtout si les hormones de substitution peuvent me débarrasser des petits désagréments. C'est irrationnel, mais je craque. Je me sens vieille, je me sens moche, je me sens triste.
Mon corps me trahit une fois de plus et pour mon moral, là, c'était une fois de trop.
Je me sens déjà mieux après un weekend très dépressif et irrationnel mais là, j'avoue, j'en ai marre !